Maladie cœliaque (ou intolérance au gluten)

Le gluten est une protéine contenue dans certaines céréales telles que le blé, l’orge ou le seigle (et autres…). La maladie cœliaque (appelée aussi « intolérance au gluten ») est une maladie auto-immune acquise responsable d’une sorte « d’usure » progressive (appelée « atrophie villositaire ») de l’intestin grêle qui engendre une malabsorption des aliments et divers symptômes digestifs.

Cette maladie est fréquente et toucherait 1 personne sur 100 à 500 selon les pays. Ce n’est ni une allergie, ni une maladie génétique (même si il existe une prédisposition familiale), mais plutôt une maladie inflammatoire et immunitaire déclenchée par l’absorption de gluten. La maladie peut apparaître à tout âge mais est plus fréquente à l’âge suivant l’introduction du gluten dans l’alimentation (entre 6 mois et 2 ans) et à l’âge adulte jeune (entre 20 et 40 ans) et est plus fréquente chez les personnes atteintes d’autres maladies auto-immunes telles que le diabète de type I. Une simple prise de sang suffit souvent à confirmer le diagnostic et de nos jours la réalisation d’une fibroscopie digestive avec biopsies duodénales est réservée aux cas douteux.

Traitement de la maladie cœliaque : le régime sans gluten

Le traitement consiste à exclure de l’alimentation tous les aliments contenant du gluten. Ce régime est à poursuivre à vie, mais il permet une régression complète de l’ensemble des symptômes de la maladie cœliaque. Il s’agit d’une maladie bénigne qui n’altère pas la qualité de vie quand le régime est bien fait. Le marché des produits sans gluten est en pleine expansion et de plus en plus de produits sont régulièrement disponibles.

Il faut noter que certaines personnes (qui n’ont pas de maladie cœliaque) disent « se sentir mieux » avec un régime sans gluten, mais cela ne se base sur aucun argument scientifique. On parle alors de « sensibilité au gluten », dont l’existence réelle reste à démontrer.

Aliments sans gluten ou aliments hypoprotidiques ?

Le régime d’exclusion du gluten, tel qu’il est fait chez les patients atteints de maladie cœliaque, impose l’exclusion de tous les aliments contenant du gluten (donc faits à base de farine de blé, seigle, orge, …), notamment la plupart des pains, gâteaux et pâtes.

Pour les remplacer, il a été développé spécifiquement pour la maladie cœliaque des aliments garantis « sans gluten » tels que des pains et dérivés, des gâteaux et des pâtes. Ces aliments « sans gluten » ne sont pas des aliments hypoprotidiques. Par exemple, des aliments tels que la viande, le lait ou les œufs sont par définition des aliments sans gluten. Dans les gâteaux « sans gluten », les farines non autorisées (ex : blé) peuvent être remplacées par d’autres farines sans gluten (ex : maïs) apportant des protéines. Le lait ou les œufs peuvent tout à fait entrer dans la composition des produits sans gluten. Les aliments sans gluten peuvent donc contenir des protéines autres que le gluten et ne sont pas adaptés pour les patients atteints de phénylcétonurie.

A l’inverse, les produits hypoprotidiques (c’est-à-dire ne contenant pas de protéines, ou dans des quantités minimes et négligeables) tels que ceux utilisés dans la phénylcétonurie sont pour la plupart sans gluten (le gluten étant une protéine). Pour rappel, les produits « garantis hypoprotidiques » et pris en charge par la sécurité sociale pour le traitement de la phénylcétonurie sont ceux (et uniquement ceux) délivrés par l’AGEPS.

Ces produits ont fait l’objet d’une enquête approfondie garantissant leur teneur nulle ou négligeable en protéines, et leur composition ne peut pas être modifiée sans qu’une nouvelle enquête soit menée. Il est vrai qu’il est parfois possible de trouver d’autres produits alimentaires pauvres en protéines, que ce soit dans des commerces ou sur internet auprès d’industriels spécialisés dans les régimes. Toutefois, ces produits peuvent contenir des quantités non négligeables de protéines et leur composition peut changer sans que vous en soyez informés. L’utilisation de ces produits n’est donc pas adaptée à tous les patients (notamment selon le caractère plus ou moins restreint du régime) et doit être discutée au cas par cas avec le médecin et la diététicienne qui assurent votre suivi ou celui de votre enfant dans le cadre de la phénylcétonurie.

Annick Perrier, Diéteticienne au Centre de référence des MHM de LYON

Pr François Labarthe, Pédiatre du Centre Expert CHRU de Tours, Clocheville